Pris entre le coup du sort qui les a diminués physiquement, la marginalisation des disciplines qu’ils pratiquent puis leur débordante envie de continuer à regarder la vie en face, les athlètes paralympiques togolais de retour de Konya se sont remis au travail. Rehausser leurs performances dans l’optique des rendez-vous à venir, c’est l’objectif que poursuit Nabine Gbandi l’entraîneur national. Il l’a dit à la rédaction de foot.tg.
L’entraîneur national des sports paralympiques, Nabine Gbandi dresse d’abord son bilan du séjour des athlètes togolais à Konya, en Turquie.
« Nous étions à Konya et ça nous a encore donné plus de vivacité pour pouvoir encore travailler. Je suis déjà allé à des jeux olympiques, mais, avec une autre catégorie de handicap et cette présence à Konya, c’est pour une autre catégorie de handicap. Nous avons fait là-bas le saut en hauteur, mais les athlètes ont utilisé la technique du ciseau qui n’est pourtant pas à la mode, mais, ça nous a quand même permis de faire une bonne performance. Le premier togolais a fait 1m 65 et son deuxième a fait 1m60 pratiquement 5cm de différence », confie-t-il.
Cependant, il reconnaît qu’il y a du travail, d’où le début de nouvelles séances d’entraînement pour les prochaines échéances.
« Nous avons vu qu’il faut encore du travail, parce qu’on n’a pas eu beaucoup de temps de travail. Nous avons donc pris la peine de vite commencer parce que probablement en 2023, il y aura les jeux africains qui sont qualificatifs pour les jeux olympiques. C’est dans cette optique que nous nous sommes lancés très tôt pour faire ces tests éducatifs pour pouvoir corriger le saut en transformant le ciseau en saut de dos. Les filles qui sont motivées pour les courses, elles sont aussi là pour nous accompagner dans les activités. On ne peut pas travailler avec les hommes, sans les dames ».
Sur les défis que comporte le travail avec les personnes vivant avec un handicap, M. Nabine Gbandi raconte :
« Mon grand frère direct était handicapé et nous n’avons pas pu l’aider dans son handicap. Je suis allé plus tard à l’Institut national de la Jeunesse et des Sports et je me suis dit qu’il faut aider les personnes handicapées à garder leurs fonctions restantes. C’est dans cet esprit que je me suis lancé dans les sports pour personnes handicapés. Au début, ils ne veulent pas. Quand vous les approchez, vous leur parlez, ils sont rétissants. Mais, au fur et à mesure que vous leur montrez certaines images, le résultat demain, il y a certain qui s’intéresse et c’est ce groupe de ceux qui s’intéressent qui a commencé à travailler et aujourd’hui, ils se comparent aux personnes valides. Parfois, ils veulent compétir avec des valides pour dire que le handicap n’est pas la fin de leur vie. Tout le monde est né handicapé, mais, les handicaps différent ».
Enfin, Nabine Gbandi formule un souhait et une invitation à l’endroit de toute personne qui aime le sport.
« Qu’ils aient un regard positif et une pensée positive envers les personnes vivant avec un handicap parce qu’au Togo, c’est une opportunité pour nous, d’avoir des médailles olympiques et d’intégrer la personne handicapée avec la personne valide. Si on met l’accent sur les personnes vivant avec un handicap dans les disciplines sportives, nous pourrons facilement avoir des médailles même aux mondiaux. Aujourd’hui, nous avons le football des valides, amis, il y a aussi le football des handicapés que j’ai déjà commencé. Nous voulons que les personnes qui aiment le sport voient aussi les personnes handicapées, d’abord pour leur épanouissement, mais aussi pour qu’ils montrent ce qu’ils savent faire ».
Arnaud BOCCO et Emmanuel TETE
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