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JO 2024 : Tony Estanguet parle des préparatifs , de l’Afrique, des visas …

À moins de 300 jours des  Jeux olympiques Paris 2024, Tony Estanguet, président du comité d’organisation, a fait le point des préparatifs. Les JO 2024 est-ce un moyen de raffermir un peu les relations entre la France et les pays africains ? Comment se fera l’accueil des athlètes, des supporters africains ? Il a répondu à ces questions lors d’un spotlight sur les JO 2024 à l’occasion du Paris Peace forum.

 

QUESTION : Comment se passe la préparation des Jeux 2024 ? Il y a plus de 64 chantiers sur tout le territoire à gérer.  Quel est l’état des lieux ? 

C’est un projet qui se porte très bien. Il y a plusieurs années qu’on a commencé à travailler.

On va organiser 878 compétitions dans 54 sports, accueillir 15 000 athlètes de 208 nations. Donc, c’est de loin le plus grand projet que la France ait jamais organisé.

Et donc, que ce soit sur les infrastructures où on est dans les temps, que ce soit d’un point de vue budgétaire également, parce que ce qui est assez intéressant sur l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est que c’est un événement qui s’autofinance à 96% par de l’argent privé. Donc, c’est d’abord une levée de fonds qui est aujourd’hui, qui est sécurisée à plus de 95% et ensuite, on investit auprès de fournisseurs.

Il y a 181 000 emplois qui vont être générés directement par l’organisation des Jeux. Donc, c’est vrai que c’est assez fascinant parce que c’est finalement un projet où on traite de sécurité, de transport, de restauration, mais aussi quand même de sport,

parce qu’on est là pour garder un ADN sportif. Mais ça touche à tous les secteurs de notre société et donc, ça va irriguer quelque part pendant toute l’année 2024, notre société, avec, encore une fois, des dizaines de milliers d’emplois.

QUESTION : Les JO 2024, est-ce un moyen de raffermir un peu les relations entre la France où ça va se dérouler et les pays africains où en ce moment, il y a un sentiment antifrançais entre guillemets qui est de plus en plus fort, où il y a des pays qui vivent des crises multidimensionnelles. Est-ce que le sport peut avoir cette utilité-là aussi ? 

C’est vrai que le sport, c’est plus que du sport. On l’a vu.. Le sport, c’est aussi une contribution au changement climatique parce que le monde du sport doit se réinventer. C’est un facteur d’inclusion.

C’est un facteur de diversité, de tolérance. Le sport a changé ma vie. Donc forcément, je ne suis pas complètement objectif dans ce débat, mais j’y crois vraiment.

Le sport au service de la santé pour le plus grand nombre, à tous les âges de la vie, dès le plus jeune âge, mais aussi pour les seniors. Donc c’est un enjeu pour la France aussi. À travers cette échéance qui est historique.

Ça fait 100 ans qu’on n’a pas organisé les Jeux olympiques d’un enjeu d’image. C’est un enjeu d’image, mais c’est aussi un enjeu de se questionner de tout ce qu’on est capable de faire de mieux au moment où on va accueillir le monde.

Encore une fois, c’est un rendez-vous avec notre histoire.

Et je crois que la France a régulièrement, dans son histoire, été cette terre d’accueil, était cette patrie des droits de l’homme, cette capacité à faire partie des nations qui ont permis la création de l’Europe.

Et voilà, être régulièrement présente sur des temps forts de l’humanité. Je pense que les Jeux doivent être aussi un moyen de nous questionner. Comment est-ce qu’on peut être à l’écoute de toutes les attentes, de toutes ces inquiétudes ?

Restaurer des relations qui peuvent être de temps en temps plus ou moins tendues. Mais voilà, en tous les cas, avec beaucoup d’humilité.

Il ne faut pas non plus laisser penser que les Jeux vont tout changer et vont permettre encore une fois d’un coup de baguette magique de sauver tous les défis de notre société. Mais quand même, je crois vraiment à l’utilité.

De ce genre de grand moment, parce que autour d’un vecteur très positif, on peut quand même faire passer des messages qui sont forts et de manière un peu plus pratique. Il va y avoir énormément d’athlètes africains, de spectateurs africains.

 

QUESTION : Comment ça va se passer en termes de visa ? Est-ce que le comité olympique a prévu quelque chose à ce niveau-là? Vous allez accueillir des athlètes de partout, des supporters. Il va y avoir pas mal de volontaires africains qui vont être sur place. Est-ce qu’il y a un dispositif particulier ?

Si, si, bien sûr, je peux vous dire que le gouvernement français travaille maintenant depuis plusieurs années pour mettre en place un système inédit pour justement faciliter l’accueil de toutes ces personnes qui vont venir du monde entier, notamment de l’Afrique.

On sera très fiers d’accueillir les athlètes. Donc ça, c’est plutôt notre responsabilité au comité d’organisation de proposer les meilleures conditions d’accueil à tous ces athlètes africains et du monde entier.

Et le gouvernement français, lui, travaille sur un système, notamment avec le ministère des Affaires étrangères, pour obtenir des visas,  pour que les gens vivent une expérience inédite à l’occasion de ces Jeux.

QUESTION : Les JO, ce sont des grands moments pour vous, les athlètes.  Parmi toutes les éditions des Jeux olympiques que vous avez vécues, auxquelles vous avez participé, quel est votre plus beau moment ? Vos plus beaux souvenirs ? 

C’est toujours très difficile, surtout quand on a gagné trois fois les Jeux olympiques.

C’est toujours difficile de choisir une édition en particulier. Mais c’est vrai que moi, s’il y a vraiment un moment qui m’a marqué, ce sont mes premiers Jeux à Sydney.

Encore une fois, quand j’avais 10 ans, je rêvais des Jeux olympiques derrière ma télé, mais ça me paraissait complètement inaccessible. Je ne connaissais personne dans mon entourage qui avait fait les Jeux olympiques.

Quand je me suis retrouvé quelques années plus tard, 12 ans plus tard, à Sydney, en Australie, pour mes premiers Jeux lors de la cérémonie d’ouverture.

Et que je me suis rendu compte de la portée de ce moment-là. Ces 10 000, 11 000 athlètes à ce moment-là qui défilaient ensemble, plus de 200 pays.

Cathy Freeman qui allume la flamme avec ce message très fort pour cette nation. Entre les aborigènes et l’Australie.

Moi, j’ai trouvé à ce moment-là que finalement, j’étais en train de vivre un moment qui dépassait tout ce que j’avais pu imaginer. J’en ai encore vraiment des étoiles plein les yeux.

Donc voilà, on a besoin de développer la place du sport à l’échelle internationale. Parce que je pense que ça a des vertus. On parle beaucoup des vertus de développement durable.

Et je pense effectivement que le sport a sa part à jouer, sa contribution à apporter pour relever des défis de notre société sur le changement climatique, sur l’inclusion, sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

La Rédaction

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