Les échos de nos certitudes d’espérance à propos du football féminin du Togo entonnés au lendemain de la participation des Éperviers dames à la messe du Royaume chérifien soudain commencent par sonner dans le vide, au soir du 05 décembre 2023. Par cette élimination du Togo en course pour la deuxième CAN féminine de son histoire, l’élan de la discipline risque de faiblir, d’émousser les efforts consentis depuis quelques années maintenant, si on n’y prend garde.
L’on est gêné de voir le public sportif Togolais quelques mois après avoir porté en triomphe l’équipe nationale féminine des Éperviers du Togo, revenir dans une certaine « perfidie » qui se justifie, cracher toute sa désolation suite à une deuxième qualification manquée à la grand-messe du football continental, dédié au genre. Certains afficionados dans un excès de zèle, commençaient par diriger toute leur attention vers cette équipe, aux dépens de la sélection masculine, en tête-à-tête sérieux avec ses performances. C’est malheureusement de l’essence du football d’irradier de telles sensations contradictoires à la limite de l’ingratitude, dans une espèce de jeu d’équilibriste où tout peut basculer, à tout moment. Un individu porté en héros aujourd’hui peut devenir un parfait fainéant demain, objet de toutes les railleries pour avoir raté ce sur quoi les supporters comptaient.
C’est donc à la faveur de toutes ces colonnes d’apothéose dressées au jour des exploits de qualification à la CAN 2022, corroborée par la retentissante victoire face à Djibouti que d’aucuns se sont emportés, considérant tout ceux qui n’applaudissent pas à tout rompre comme des ennemis de la cause nationale alimentant des officines obscures, ou des saboteurs du travail des autres. À cette même tribune il y a plusieurs lunes, nous avons essayé de tirer la sonnette d’alarme sur la qualité des préparatifs servis aux espèces ailées togolaises en partance pour leur première CAN de rang.
Par ce papier qui s’est voulu direct et sans détour, nous nous sommes attirés bien des inimitiés qui ont fini par desservir des relations et rendre quelques acteurs plutôt rétifs à tout point de vue venant de notre part. C’est avec surprise qu’au soir de l’élimination du Togo, la sélectionneur nationale du Togo est revenue sur ce sur quoi nous avons essayé de mettre la lumière, il y a plusieurs mois de cela. À la question de la consœur Edwige Apedo demandant à savoir si le «Togo n’avait pas plombé sa qualification pour la CAN »; c’était les mots utilisés ; dame Kaï Tomety faisant précéder sa réponse d’un léger rire très gêné, répondait d’une part qu’elle n’avait pas eu beaucoup de match amicaux pour préparer les éliminatoires et d’autre part que le championnat féminin ne venait pas au moment souhaité. Puis ménageant quelque peu la faîtière du football national, elle a estimé qu’il fallait se résigner à la politique des moyens dont on disposait et a mis en avant les quelques regroupements à l’externat qu’on lui a servis. Puis s’en remettant aux infidélités du sort qui n’a pas su être de son côté , elle a promis de mieux faire, à l’avenir. Mais les exigences des compétitions continentales à certains niveaux, se rient du déficit de moyens des acteurs.
Les événements les plus malheureux au-delà de l’aspect émotionnel, recèlent des subtilités qu’il faut savoir déceler. Dans leur campagne vers une deuxième qualification à la Coupe d’Afrique des Nations prévue toujours au Maroc, les Éperviers Dames n’ont pas su échapper ou esquiver certains écueils. Ainsi de façade, cette affaire de brassard de capitaine de la sélection nationale qui pour quelques uns, vaudrait beaucoup plus qu’un morceau de tissu passé autour du bras. Dans la confusion de cette distraction générale servie à peu de frais, quelques acteurs de la presse ont été à tort éclaboussés, au hasard de quelques productions qui relèvent de leur fonction naturelle de journaliste. Même si à tour d’argumentaires, l’on a essayé de faire croire qu’il n’y avait rien de tel qui polluait la mission des Éperviers, l’opinion publique en a suffisamment eu pour sa gouverne, de la zizanie que semait dans le groupe, ce morceau de tissu, sur fond de clanisme et de considérations si peu recommandables. On peut toujours essayer de sauver la face, en dédramatisant.
Au-delà de la déception nationale, quelque mérite…
Lorsque l’on aborde le parcours d’une sélection éliminée, sur fond de déception et de découragement, le sens de la nuance s’estompe pour toute analyse.
Et même si la réconciliation d’un pays avec un pan de sa vie ne peut faire économie de certaines vérités, il faudra en toute objectivité, tout en touchant du doigt les turpitudes d’une mère Épervier qui n’a pas su maîtriser le tempérament de tous ses enfants jusqu’à ce que certains, subjugués sur leur ego, iront commettre l’indécent qui frustre tout un peuple, se rappeler le mérite d’une actrice qui s’est au préalable révélée comme la première ayant qualifié le Togo pour sa première CAN du genre. Il faudra également, tout mentionnant cette impression d’esprit d’exclusion et les considérations affectives qui s’exhalaient des choix opérés par Kaï Tomety, reconnaître le chemin qu’elle a su retracer à certaines athlètes visiblement déjà sorties du jeu, pour revenir sur l’échiquier de la discipline et espérer se refaire une carrière. Dans la vie d’une nation et devant l’ampleur considérable de la tâche, nul ne réclame des acteurs irréprochables à tous égards. L’on espère des individus capables à tout instant de sortir l’essentiel et c’est quand cet essentiel manque à l’appel qu’il y a cette impression de remise en cause et de questionnement de tout. De gré ou de force, pour tout citoyen et selon qu’il se sera illustré, vient le moment où l’histoire de son pays lui en saura gré.
Le football féminin Togolais, plus grand perdant de toute l’histoire…
Il ne nous semble pas très convenable quelque victimisation d’où qu’elle vienne, alors que la cause nationale que tout le monde se convainc de servir, n’a pas abouti. L’ardeur du football féminin Togolais qui rayonnait d’enthousiasme au sortir de la grand-messe marocaine, prêt à se construire un nouveau destin plus enviable, prend une balafre avec ce rendez-vous manqué. La cohésion était belle à voir lors de ce qu’on pouvait appeler retour triomphal du Gabon. Et même lorsque, unie comme une seule dame la sélection nationale avait contraint le grand Cameroun de Ajara Nchout au nul lors de la CAN, le football offrait aux filles, un retour à l’essentiel de leur vie, dans ce qu’elles ont choisi comme porte de sortie. Quand donc les espoirs de toute une génération tournent ainsi au fiasco, ce sont des portes de sorties qui se ferment avant d’avoir été ouvertes. Ainsi de celles dont c’était probablement la dernière chance de se vendre à des championnats plus attrayants, ainsi également de celles dont ce serait la première chance de se frotter à la crème de leur discipline, sur le continent.
Le Togo serait donc mieux avisé de concocter un nouveau plan qui maintiendrait ses joueuses en selle, le temps de la disette, le temps de regarder les autres nations disputer la CAN, à la télé.
Arnaud BOCCO
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