L’académie Swallows a passé le cap des dix années d’existence cette année 2023 avec le lot d’accomplissements, de réussites, mais aussi de défis qui s’y rattachent. À l’aube d’une nouvelle décennie, le Nid des hirondelles veut offrir un meilleur cadre de travail à ses pensionnaires, mais aussi relever de nouveaux défis.
Si le club de basketball de Swallows existe depuis 1997, c’est bien en 2013 que le Nid des hirondelles s’est formalisé en académie multisports avec progressivement le football, les sports de combat et le tennis. Dix ans après, l’académie Swallows met le cap sur un projet de construction et d’aménagement des infrastructures pour se mettre aux normes internationales. Un projet cher à l’administrateur du centre, M. Florent Kataka pour qui « la base, c’est d’abord les infrastructures » et « l’idéal, c’est d’avoir ses propres (infrastructures, (ndlr) ».
Dans cette dynamique, le terrain de football a été aménagé en cette fin d’année. « On avait déjà la pelouse. Maintenant, on n’avait pas mis la clôture autour, on n’avait pas mis les panneaux publicitaires, la protection, tout ce qu’il y a aujourd’hui », explique Florent Kataka.
« On est en train de continuer toujours par réhabiliter les lieux pour qu’ils soient aux normes de sécurité et puis aussi qu’ils soient beaux à voir, simplement. C’est la construction des infrastructures qui continue et l’embellissement du lieu, la sécurisation, tout ça, c’est ça qui continue », renchérit l’administrateur de l’académie.
Toujours à ce propos, le terrain de basketball est désormais couvert de dalles clipsables en polypropylène.
Ce projet d’aménagement des infrastructures obéit à plan directeur et il y a une vision. Il s’agit concrètement d’ « avoir un centre moderne avec tout ce qui est nécessaire comme infrastructure. Tout ce qui est nécessaire pour qu’un club soit assez viable et que son fonctionnement soit un fonctionnement qui répond aux normes », confie Florent Kataka.
Les investissements et sacrifices consentis par l’académie trouvent du sens assez souvent dans les distinctions, les succès et l’exportation des pensionnaires. Si plusieurs accomplissements sont à mettre à l’actif de l’académie notamment les dix titres de champions du Togo de Basket, les multiples joueurs qui se sont exportés, le tout récent succès du Nid des hirondelles a été la médaille de bronze des jeunes athlètes, Djato Esther, Bana Ewei Carole et Senave Miriam lors du tournoi de l’ACNOA de basketball 3×3 qui s’est déroulé du 5 au 10 décembre 2023.
La Fédération togolaise de football mène des actions dans le cadre le programme de développements des talents (Football élites jeunes). La récente, c’est la formation des détecteurs de talents qui s’est tenue le 14 décembre 2023. Néanmoins, pour l’administrateur de l’académie Swallows, il faut que la Fédération opte pour un partenariat public-privé pour ce programme de développement des talents.
« Ce qui doit être fait, c’est un partenariat public-privé. Il n’est pas intéressant ou même pas bénéfique pour un État de concentrer les talents quelque part pour dire que, OK, nous avons pris des talents et c’est là où tous les meilleurs doivent aller. D’ailleurs, aucune structure ne peut accueillir tous les meilleurs parce qu’il y en a tellement », a indiqué Florent Kataka.
« Swallows est un pôle de développement de talents donc, Swallows aussi peut développer les talents au même titre que la Fédération, au même titre que le Ministère des Sports, et il appartient à ces unités-là d’appuyer Swallows, comme d’autres académies qui le font, pour continuer toujours par le faire. C’est mieux de partager ces talents, que chacun puisse le faire et ça permettra à beaucoup de talents de se développer », a insisté l’administrateur de l’académie Swallows.
Le premier défi de chaque académie sur le plan continental généralement et national en particulier est de pouvoir exporter ses talents et l’académie Swallows n’échappe pas à cela. Seulement, la conjoncture rend les choses plus compliquées. Florent Kataka explique : « C’est assez difficile de pouvoir exporter des joueurs lorsque le football national lui-même, il n’est pas bien perçu. Djemba Djemba, Génération Foot, Sacré-Cœur, etc, ils exportent parce que tout le monde pense que le football sénégalais est très bon, qu’il y a de l’or là-bas, il faut aller chercher ».
Sur le plan national, confie l’administrateur de l’académie sur un ton de tristesse, les nombreux échecs du Togo lors des rendez-vous internationaux amenuisent constamment les chances d’exportation de leurs joueurs.
« Combien d’agents, recruteurs viennent au Togo ? Nous n’arrivons pas à aller même à la CAN des U17 pour parler des U20 et U23. Nous n’arrivons pas à nous qualifier pour une CAN. Vous pensez que c’est facile pour nous de dire que nous avons des bons joueurs ? Non. Puisque c’est des bons joueurs qui permettent au pays d’aller loin donc, les recruteurs ne viennent pas au Togo », a-t-il déclaré.
L’autre barrière à l’exportation des joueurs de l’académie, c’est le peu d’intérêts des clubs locaux pour les jeunes joueurs.
« Nos clubs ne veulent pas des jeunes. Ils veulent des joueurs bien aguerris, bien costauds qui vont leur permettre de résister dans ce championnat qui est, ma foi, physique. Plus que physique, que technique ou tactique », renchérit Florent Kataka.
En dépit de toutes ces difficultés, l’académie Swallows se montre résiliente avec ses propres moyes qu’elle met en place pour tirer son épingle du jeu, suffisamment pipé par le contexte. Dans ce sens, elle a organisé un tournoi de détection le 9 décembre 2023.
« Swallows est la première académie qui a organisé un tournoi de détection avec trois clubs professionnels. On a invité Bordeaux, Lugano en Suisse, Chicago Fire aux États-Unis pour essayer de voir les talents que nous avons. Mais on n’a pas joué seul. On a invité des académies qui aussi se débrouillent, Future Star d’Agoè, École Romario et TCSR d’Awatamé », a indiqué Florent Kataka.
Troisième académie sur le plan national à s’être engagé dans cette dynamique, l’académie Swallows s’est investi dans ce projet. Le programme Sport-études de l’académie a été lancé en octobre 2021 avec vingt jeunes footballeurs de 15 ans détectés ou formés dans le centre. Aujourd’hui, selon l’administrateur du centre, Swallows, c’est deux campus qui rassemblent 100 pensionnaires réparties en trois catégories U13, U15 et U17. Il y a aussi des espoirs qui sont internés, précise Florent Kataka.
Avec l’ambition et l’engagement de Swallows pour se hisser encore plus haut au cours de la prochaine décennie, la phrase pleine d’espoir de l’administateur du centre Florent Kataka : « Très bientôt, on entendra parler de Swallows au même titre que Génération Foot, ASEC d’Abidjan », prend plus de sens.
Emmanuel TETE
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Quels sont les talents que le centre à actuellement en championnat D1 D2 et voir à l'extérieur ou même en Europe